Il aura fallu trois ans et deux enfants pour que je me sente légitime dans mon rôle de mère. Une impression qui normalement aurait du s’installer très vite, et pourtant, jusqu’ici, je ne me sentais encore pas tout à fait maman…
Est ce dû à notre parcours difficile pour avoir Liloute ? Mon « jeune » âge (je rappelle que je vais sur mes 30 ans, quand même…), mon manque de confiance en moi (vous connaissez le syndrome de l’imposteur ? Bah c’est un peu ça, mais pas à 100 % non plus), ma peur de perdre mes enfants lors de mes grossesses ?
Honnêtement, je n’en sais rien… Toujours est il que depuis la naissance de miss S. je ne me suis jamais sentie légitime vis à vis des autres dans mon rôle de maman. Je craignais qu’on me l’enlève, qu’on me décrète « pas assez bien » (folle moi ? à peine…) pour être sa mère, je me mettais une telle pression qu’au final je ne me sentais pas mère ni bonne mère. Pourtant, j’étais et je suis sa maman, ça ne fait aucun doute !
Cette peur du jugement, du regard des autres, ce manque de maturité, d’affirmation en tant qu’adulte, ça m’a bouffée. Et c’est bien dommage.
Rassurez vous, ça n’a jamais affecté ma relation avec mes filles, ni ma façon de les élever, juste (et c’est déjà énorme) mon regard sur mon rôle de maman. Quand on s’extasiait sur la ressemblance de ma fille avec son père, je me sentais dépossédée, parce que j’avais déjà des doutes sur ma capacité à être sa maman… Dur à expliquer.
Et puis elle a grandi, moi aussi. Je suis tombée enceinte, pour de bon, une deuxième fois. Et là le changement s’est fait, petit à petit. Liloute était ma fille, j’étais sa mère et personne ne pouvait mettre ça en doute. J’étais apte à l’élever, à prendre des décisions pour elle, à être une maman, une grande personne. Et malheur à qui disait le contraire.
Miniloute a été le point final à ce changement. Elle est arrivée, et immédiatement j’étais sa maman, celle qui était son monde et qui lui suffisait (hors de l’amour paternel que monsieur lui donne, évidemment) et ce même au niveau alimentaire puisque je l’allaitais. Quand on m’a contredit sur la façon de m’en occuper ou sur la question du RGO, je ne me suis pas laissée faire puisque j’étais intimement convaincue que j’étais la mieux placée pour le savoir : je suis sa mère. D’ailleurs, monsieur peut dire la même chose, pas de sexisme chez nous.
Maintenant, quand j’amène Liloute à l’école, sa soeur contre moi en porte bébé, je ne me demande pas si j’ai l’air « légitime », je le suis et c’est tout. Quand j’y pense, c’est très bête tout ça… Peut être une forme de baby blues mal placée, je ne sais pas.
Je me sens maman, avec tout ce que ça comporte : la fatigue, la lassitude, l’envie d’ailleurs, les petites et grandes joies, l’amour et la fierté. Je me sens enfin maman, en plus d’être femme et non plus fille… Je me sens moi même, mère de deux enfants, épouse et presque trentenaire.
Je me sens maman, mais pas seulement, heureusement.
Mais je me sens leur mère, dès que je les vois, les serre dans mes bras, les regarde dormir… C’est viscéral, c’est vrai, ça l’a toujours été.
Sauf que maintenant je le sais.
Je me retrouve dans ce que tu écris. J’ai eu longtemps ce sentiment. Surtout quand j’emmenais Preums à l’école. Et pourtant je suis de 80 et ma fille de 2009. Mais je sais pas, j’avais l’impression d’être une gamine, à côté des autres mamans qui, elles, avaient l’air si sûres d’elles.
On a eu un long parcours PMA pour l’avoir. On a eu du mal à digérer, à y croire quand je suis tombée enceinte. Et j’ai longtemps eu peur, quand on est rentrées à la maison qu’on vienne me la reprendre. Qu’on me dise, non non, c’est pas possible.
Et je me lève, une fois, deux, fois, dix fois… par nuit, juste pour les regarder dormir, respirer…
Merci d’avoir écrit ces mots. J’ai 38 ans, un premier bébé de trois mois et demi et je bataille aussi souvent avec ces sentiments…
Merci pour ce commentaire et félicitations pour ce petit bébé (qui va vite grandir !)
Merci milles fois! Je suis maman d une petite fille de 3 mois et demi j ai moi même 25 ans. J ai du mal à M y retrouver entre mon rôle de maman et mon rôle de « jeune fille ». Je ne me sens pas à la hauteur souvent mais les sourires de ma fille quand elle me voit n ont pas de prix et me redonnent confiance en moi.
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Merci 🙂
J’en suis au tout début à essayer de trouver ma place de maman. J’ai d’ailleurs ouvert un blog pour essayer de relativiser et profiter un peu plus. Merci de cet article ça donne espoir !
Ca défoule 🙂 Merci pour ces commentaires ^^
Hello, merci pour ce petit billet. Mon petit poulet a eu un an et j’ai toujours du mal à me sentir sa maman. Je trouve que tu mets très bien les mots sur ce sentiment d’imposture/immaturité qu’on peut ressentir. Souvent le soir je vais le chercher chez sa nounou et quand je dis c’est la maman de ****, y a toujours un petit côté de moi qui trouve que ça sonne bizarrement…pour autant c’est l’amour de ma vie et je n’ai aucune difficulté à m’occuper de lui mais je continue de pas me sentir légitime ! Bref ça soulage de se dire qu’on est pas seule, merci
Merci pour ce commentaire qui me rassure ! Je suis maman de deux enfants et je n’ai toujours pas ce sentiment de « légitimité » mais ça commence à venir 😉
Je crois qu’on accorde trop d’importance au regard des autres mais aussi et surtout qu’il faut du temps pour s’adapter au changement énorme qu’est l’arrivée d’un enfant !