Diabète gestationnel : diagnostic et surveillance

Diabete gestationnel : le test HGPO, l’interprétation des taux, ma réaction à la nouvelle, ma prise en charge et mon protocole de surveillance.

C’est le gros coup de massue de ce 6ème mois : la découverte d’un diabète gestationnel suite à mon test HGPO. Je vous avoue que je ne m’y suis pas encore faite et que je ne l’ai pas super bien pris… Je vous raconte en détail le diagnostic et comment va s’effectuer ma surveillance jusqu’à la fin de ma grossesse.

A lire aussi :

Dépistage et diagnostic du diabete gestationnel :

Suite à la suspicion de diabète gestationnel depuis le tout début de ma grossesse (taux de glycémie à jeun à la limite supérieure), mon gynécologue m’a prescrit un test d’hyperglycémie provoquée (HGPO) à réaliser en labo au 6ème mois. Dans un contexte d’épidémie COVID 19 et de confinement, il m’a fallu prendre un rendez-vous au laboratoire dès l’ouverture pour m’assurer que je ne serai pas en contact avec d’autres patients avant et pendant l’examen.

Comme pour Miniloute, j’ai beaucoup stressé pour ce fameux test : j’ai la phobie du sang et des aiguilles (info importante à retenir pour après…) et je fais souvent des hypoglycémies réactionnelles quand je mange trop de sucre. Ça n’a évidemment pas loupé : malaise à la première heure qui a nécessité que je reste allongée tout le temps restant de l’examen.
N’ayant quasiment aucun facteur de risque (à part mes 35 ans tous neufs) et étant prise en charge par une diététicienne avec un rééquilibrage de mon alimentation depuis 2 mois (qui a d’ailleurs permis une stabilisation de mon poids à +5kg depuis plusieurs semaines, merci Amanda !), je me disais que j’allais, comme pour mes filles, avoir un résultat négatif.

Quand j’ai reçu les résultats, on était samedi après midi, mon gynécologue n’avait pas accès à ses mails, j’ai donc du me fier à ce qui était indiqué sur le papier du labo. Tout avait l’air en ordre, sauf la fameuse glycémie à jeun qui n’était pas supérieure au seuil, mais égale à celui-ci. En gros, il faut être en dessous de 0,92 à jeun, et j’étais à 0,92. La feuille était formelle : il y a diabète si on est au dessus. Oui mais égal, ça fait quoi ?

En prenant plusieurs avis d’experts autour de moi (infirmiers, diététicienne, laborantins…), j’arrive à la conclusion que je ne fais pas de diabète mais qu’il faudra maintenir mon régime et surveiller la glycémie à jeun régulièrement. Vu mon profil (petit bébé, petit gabarit, pas de surpoids, pas d’hypertension -plutôt hypo- , bonne hygiène de vie) je me suis dit qu’on allait pas trop m’embêter avec ça.

Oui mais non.

Le lundi, mon gynécologue m’informe que je suis diabétique à cause de ce seul et unique taux égal au seuil. Comme ça, alors que je n’ai pas de facteur de risque, mais je ne suis pas docteur alors qu’est ce que j’en sais ? Je me dis qu’au pire je vais avoir droit à 1 ou 3 dextros (contrôle de glycémie à la maison avec un appareil) pour surveiller tout ça, et puis basta. Je continue de lire le mail : je suis d’office en protocole diabète gestationnel dans ma maternité, un endocrinologue va prendre contact avec moi, une infirmière également, il faut prévoir plusieurs prises de sang et échographies sur les prochains mois. Surveillance accrue, grossesse à risque, suivi hyper médicalisé. Je me sens mal, même un peu en colère. Contre le corps médical, contre moi-même.

Et maintenant, on fait quoi ?

A partir de là, tout s’enchaine : je reçois un mail de la secrétaire de l’endocrinologue affecté à la maternité titré « DIABETE GESTATIONNEL » en majuscules (on dirait que le mail me crie dessus, ce qui renforce cette impression de honte d’ailleurs ^^’) A l’intérieur, tout un tas de documents explicatifs sur le diabète de la femme enceinte, et le détail de ce qui m’attend :

  • Un entretien avec une infirmière pour me former sur l’alimentation et le diabète de grossesse
  • Une prescription pour me piquer 6 fois par jour pendant tout le reste de ma grossesse : pour l’instant cela reste de la surveillance (6 fois par jour tout de même, en envoyant à chaque fois mes taux voire la composition de tous mes repas via une application) mais on m’informe qu’il faudra peut-être avoir recours à l’insuline au dernier trimestre (soit dans 15 jours). Comme dit plus haut, j’ai peur des aiguilles et du sang : ça risque d’être marrant.
  • Un rendez-vous à prendre de toute urgence avec l’endocrinologue. Heureusement, vu le contexte, il se fera en visio.
  • Un rendez-vous à prendre avec mon gynécologue pour vérifier que mon bébé n’est pas trop grand ni trop gros : un comble quand on sait qu’il y a 15 jours je passais un contrôle pour un bébé trop petit… J’ai demandé un report au mois de mai pour éviter de sortir et coupler avec le rendez-vous du 7ème mois.
  • Un compte rendu régulier sur mon poids (mais ça, je le faisais déjà dans le cadre de mon rééquilibrage)
  • Une prise de sang à faire dans les prochains jours pour vérifier mon taux d’hémoglobine glyquée (indicateur de l’historique de la glycémie)
  • Un régime à suivre : après consultation de ma diététicienne, on choisit d’adapter celui que je faisais déjà. Objectif : répartir les prises de sucres sur la journée  et tabler sur des aliments riches en fibres et sucres complexes à index glycémique bas. En effet, il faut équilibrer les apports en sucre et éviter les pics de glycémie.

Dire que je me prends un coup de massue est un euphémisme : je me sens punie, infantilisée, culpabilisée. Je suis évidemment en colère contre moi, mais j’éprouve un sentiment d’injustice. J’ai peur pour mon bébé, pour l’accouchement, pour le reste de ma grossesse alors que le contexte de pandémie et de confinement n’est déjà pas évident. J’ai l’impression de mettre mon bébé en danger. Les risques sont multiples : hypertension, césarienne, déclenchement, accouchement difficile, diabète qui persiste ou revient après la naissance…

Alors oui, je me plains, oui, il y a pire, mais ces ressentis m’appartiennent et j’ai le droit de me sentir triste, désemparée, en colère… Ça fait quelques jours que la nouvelle est tombée et je commence à peine à l’accepter. 
Pour le moment, mes glycémies sont bonnes. Les contrôles sont effectués par mon mari parce que je ne peux pas le faire moi pour le moment : rien qu’y penser me rend malade (ouuuuh la petite nature, chacun ses phobies hein). Il faudra sans doute que je m’y mette pour pouvoir le faire seule au cas où, mais je vais attendre d’y être habituée.

EDIT : Depuis la rédaction de cet article et juste avant sa publication, j’ai eu un rendez-vous avec l’endocrinologue qui me suit dans le cadre du diabète gestationnel. J’ai donc commencé il y a 15 jours environ les contrôles de glycémie et les résultats sont bons. Je me pique désormais seule (même si ce n’est pas une partie de plaisir) et il a été convenu de baisser le nombre de contrôle à 4 par jour au lieu de 6. Prochain point dans un mois !

Bref, voilà où on en est pour le moment ! Je vous ferai une petit update d’ici quelques semaines pour vous dire comment ça évolue 😉

7 commentaires

  1. Merci pour ce témoignage informatif. Et bravo pour la prise de conscience émotionnelle, c’est déjà un pas en avant pour digérer ta colère. Je suis actuellement enceinte de 3 mois, c’est ma 6e grossesse, et ma glycémie à jeun n’est pas bonne non plus : 0,94 alors que j’étais à 0,83 il y a un an et demi pour ma précédente grossesse. Le gynécologue que j’ai vu le 20/04 m’a dit qu’il transmettait mon dossier et que l’endocrinologue m’appellerait. Etant dans la limite supérieure, il n’était pas certain qu’on me recontacte. Cela dépend parfois d’un médecin à un autre j’ai l’impression quand on est à la limite. J’aurais dû recevoir des nouvelles en fin de semaine dernière et j’attends toujours. Bien sûr, j’ai tout de suite stoppé le sucre et tous les produits sucrés (40 ans bientôt, surpoids, j’ai des facteurs à risque) mais j’ignore ce qui fait vraiment monter mon pic glycémique et comme toi, je fais des malaises vagaux quand on me pique. La piqûre doit être très rapide et je ne dois pas la voir pour ne pas me sentir trop mal. Du coup, je suis un menu type trouvé sur internet sur le diabète de grossesse pour soigner ma glycémie, je fais 30 min de vélo d’appart’ par jour et j’espère que ça suffira. Ne culpabilise pas en tout cas, au contraire tu fais tout ce qu’il faut pour le bien de ton bébé et de ton corps. Bon courage et si tu peux partager ton menu type, je suis preneuse, bises !

    1. Merci pour ton commentaire 🙂
      Alors pour moi c’est un peu compliqué car je ne mange pas beaucoup de protéines animales et que je suis en éviction de protéines de lait de vache après 2 bébés allergiques 😉 Donc pas mal d’équivalences pour compenser et d’adaptation de mon menu par ma diététicienne.
      Pour la piqure si ça peut te rassurer maintenant ça va mieux et je la fais moi même, on s’y fait même si j’aimerais bien qu’on me lache la grappe vu mes taux qui sont bons voire bas :p Si jamais tu as du mal au début mon mari le faisait pour moi et c’est très rapide.
      Bon courage pour la suite, effectivement ça dépend des médecins quant on est à la limite niveau glycémie… Perso je n’ai plus jamais été à 0,90 à jeun depuis l’hgpo ! c’est plutôt 0,7

  2. J’ai failli pour ma première grossesse être en diabète gestationnel, j’étais limite limite. Je trouve en effet, pour d’autres raisons perso, que le corps médical est des fois infantilisant et culpabilisant (j’ai des souvenirs de ma grossesse d’avoir été laissé sur le carreau niveau suivi notamment). Je me suis tournée vers l »hygiénisme, et je suis tombée y a peu sur des vidéos que je trouve intéressante d’Irène Grosjean. ça me rassure en complément de la médecine traditionnelle.

    1. Je suis tout à fait d’accord pour l’hypermédicalisation et le côté « infantilisant » c’est clair ! J’ai 35 ans c’est mon troisième bébé je fais très attention à tout je n’ai pas besoin qu’on me rabâche certaines choses et qu’on me bombarde de rendez-vous et examens inutiles (surtout en ce moment)… Hier encore j’ai eu des examens à faire en plus « car vous êtes diabétique » : mes glycémies sont archi normales (voire un peu basses), j’ai pris 6 kg en 6 mois, mon bébé est estimé d’un petit poids à terme, je suis un hypotension et anémie en permanence mais ce qui les inquiète c’est un diabète qui n’en est pas un car je ne dépasse pas les seuils au test HGPO…
      Entendu hier chez mon gynécologue « on a de plus en plus de futures mamans avec un diabète » :ah bah si on durcit à ce point le diagnostic c’est pas étonnant ^^’

  3. Je suis en diabète gestationnel a 4 mois de grossesse et franchement mon taux est plus haut que le tiens mais ils me laissent tranquille et je n’ai pas à me piquer du tout. J’ai vu l’endocrinologue et à part un régime je ne suis pas trop embêtée ! Ils exagèrent je trouve pour toi à moins que tu ne dois déjà en obésité importante faut arrêter les conneries quand même je trouve c’est excessif ! Courage melle_mymy

    1. Oui apparemment ça varie d’une équipe médicale à l’autre… J’étais à 0,92 à jeun et là depuis 1 mois que je contrôle je suis entre 0,75 et 0,8 tous les matins, aucune valeur en hyper (sauf gros écart ce qui est rare). Et non effectivement pas d’obésité, j’ai pris 6 kg en 6 mois en partant de 54kg. Bébé plus petit et moins gros que la normale (j’ai même eu un contrôle la dessus parce que ça les inquiétait !), hypotension et anémie chronique… Bref je continue de me piquer 4 fois par jour et de faire attention à tout ce que je mange mais c’est pesant. Merci pour ton commentaire 😉

  4. Merci pour ce partage d’expérience qui résonne sûrement avec beaucoup de mamans. Le diabète gestationnel est une étape stressante, surtout avec tout ce qu’elle implique en suivi médical. J’ai récemment découvert Santé Originelle (www.santeoriginelle.fr), un programme qui aborde la santé par des habitudes de vie naturelles et équilibrées, ce qui peut offrir un soutien complémentaire, surtout pendant la grossesse. Courage dans cette aventure, et bravo pour ce témoignage sincère !

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *